Les travailleurs de la terre
Le travail de la terre tient une place importante au Musée d’Histoire de la Vie Quotidienne. C’est d’ailleurs par la présentation des outils agricoles que débute le parcours de visite. Le travail de la terre est primordial pour les Hommes qui en tirent leur subsistance et leur pain quotidien.
Avec cette exposition, l’objectif est d’apporter un nouvel éclairage sur ce thème, d’enrichir le point de vue de l’ethnologue et de l’historien par le regard d’un artiste, celui de Bernard Clarisse. L’exposition instaure un dialogue entre les collections du musée et les œuvres contemporaines qui débordent d’ailleurs ponctuellement de leur espace d’exposition pour s’intégrer dans le parcours permanent.
La réflexion de l’artiste l’amène à proposer une nouvelle interprétation du travail de la terre à travers le prisme de l’art et de la mythologie grecque en rapprochant notamment l’agriculture de la médecine à travers la figure mythologique d’Asklépios. A travers son art, Bernard Clarisse se rapproche des missions du musée, en transposant des outils et des personnages du XIXe siècle au XXIe siècle, en leur donnant une nouvelle vie, une nouvelle histoire.
Bernard Clarisse par lui-même
« Un rituel, probablement d’origine païenne, consiste à crucifier les taupes le long des fils barbelés dans les campagnes normandes où je réside. Cette tradition pour le moins barbare a attiré très tôt mon attention.
En 1985, la bête chthonienne devient le sujet de ma peinture. […] Des représentations “objectives” de la taupe, animal lié au culte du dieu grec Asklépios, constituent le parcours originel de mon travail. Un second ensemble regroupe les relectures de pièces dix-neuvièmistes consacrées aux scènes paysannes (araires, bêches, binettes, etc. qui sont l’équivalent du scalpel). Une troisième série comprend des œuvres dont le motif central (scènes paysannes ou vanités) est altéré, “moisi”, comme un clin d’œil aux premiers travaux photographiques. Ce motif se détache sur un fond immaculé, creusé de galeries, signatures omniprésentes de mon œuvre. […] »