La genèse du Musée d’Histoire de la Vie Quotidienne
Le Musée d’Histoire de la Vie Quotidienne est une réalisation de la Mairie de Saint-Martin-en-Campagne. Bernard Defoy, ancien maire, souhaitait proposer à sa commune un lieu retraçant l’histoire de ses habitants, un lieu dans la veine des musées des arts et traditions populaires. Le conseil municipal a choisi d’acheter la plus ancienne maison de la commune, alors habitée par la famille Mercier, pour la restaurer et créer un musée de société : le Musée d’Histoire de la Vie Quotidienne. Afin d’enrichir les collections du futur musée, un partenariat avec l’association du Musée des Arts et Traditions Populaires du Talou est signé. Le chantier titanesque de restauration de la Maison Mercier et de la construction du bâtiment d’accueil et d’exposition s’est achevé en 2013, le musée a été inauguré le 16 mai 2014.
L’Association du Musée des Arts et Traditions Populaires du Talou
Établie à Dieppe, l’association du Musée des Arts et Traditions Populaires du Talou collecte les traces d’un passé régional commerçant, artisanal, industriel et de la vie de tous les jours. Elle documente ainsi un nombre insoupçonné de corps de métiers. Des 20 000 pièces qui constituent sa collection, un millier a été cédé au Musée d’Histoire de la Vie Quotidienne et près de 8 000 lui sont confiées en dépôt. La constitution de ce conservatoire du territoire a débuté il y a plus de 30 ans autour de la collection de David Raillot, président de l’association. Entraîné dans une quête sans fin, le collectionneur s’intéresse alors aux étiquettes de fromages, aux brocs à lait, puis aux barattes à beurre, pour décliner peu à peu sa passion à l’ensemble des métiers de l’élevage puis aux différentes professions de la région normande.
D’expositions temporaires en conférences dans les écoles et médiathèques, les 60 membres de son association débusquent, inventorient et rénovent les objets qui ont peuplé le quotidien de 1890 à 1999. Sans lieu pour présenter de manière pérenne la multitude d’objets réunie, l’association a sensibilisé les villes de Seine-Maritime afin de constituer un musée.
Saint-Martin en Campagne et la Maison Mercier se sont imposées avec un projet muséal et scientifique proposant les meilleures conditions de présentation et de conservation des objets. Car « l’important est de remonter à la source d’une identité territoriale, en préservant les objets qui marquent une époque » souligne le collectionneur. Des impressionnantes machines d’imprimerie de la fin du XIXe siècle aux caractéristiques tracteurs oranges Vendeuvre qui, fabriqués jadis à Dieppe, ont arpenté les campagnes normandes, de vêtements de travail en habits de fête des années 1920 à 1970, des machines à écrire de 1890 aux ordinateurs Amstrad des années 1980, du tonnelier au charron, du cordonnier au bourrelier… l’association opère un travail de mémoire et d’inventaire à la base d’une transmission et d’une connaissance des savoir-faire d’antan, restituant ainsi des vies de labeur. Images, lithographies, films documentaires et échanges complètent son travail de fourmi et de passeur. L’association a l’agrément « jeunesse et d’éducation populaire » et est « reconnue d’intérêt général ».